Retour sur l’organisation de la douzième édition du Festival des Arts de la Caraïbe (CARIFESTA XII) qui s’est tenue en Haïti l’an dernier. Organisée sous fonds de troubles politiques qui font depuis plusieurs décennies la marque de fabrique de ce pays des Caraïbes, l’évènement CARIFESTA XII a suscité une année après de commentaires vifs et positifs. Si certains se lamentent encore des problèmes techniques qui ont émaillé l’organisation du festival, d’autres vu en cette manifestation une véritable apothéose qui a fait d’Haïti le fief de la culture caribéenne.
La République d’Haïti qui partage l’île Hispaniola avec la République Dominicaine a été le pays hôte du plus grand festival des Arts de la Caraïbe, la CARIFESTA. Une réunion de la quasi-totalité des pays de la Caraïbe insulaire regroupée au sein de la CARICOM sur une plateforme unique de partage de l’expression diversifiée de danse, musique, littérature, cuisine que constituent le menu culturel des Caraïbes. Cette douzième édition a lieu du 21 au 30 août 2015.
C’est l’organisation hémisphérique du Marché Commun des Caraïbes (CARICOM) qui a donné naissance au Festival des Arts de la Caraïbe (CARIFESTA). Une manifestation qui met en avant la culture caribéenne en ses multiples composantes pendant une dizaine de jours tous les deux ans dans l’un des pays membres. Ainsi, les deux dernières éditions ont eu lieu au Suriname, en 2013 et en Haïti, en 2015.
En plus de Port-au-Prince, la capitale, plusieurs autres villes haïtiennes ont été les sites d’accueil du festival, citons le Cap-Haitien, les Cayes, Jacmel et les Gonaïves. Environ 150 spectacles ont été offerts par les délégations des 22 pays ayant pris part à 12e CARIFESTA.
Une valeur non quantifiable pour l’artisanat haïtien
«Nous ne saurions quantifier la valeur d’un tel événement. Une autre valeur de ce que notre pays est capable d’offrir a été découverte durant les dix jours de CARIFESTA XII », a lâché d’entrée de jeu, Daphney Floréal, une artisane haïtienne qui a pris part au festival.
« Au niveau artistique, Haïti a mis la barre très haut», s’est confié un membre d’une délégation participante. Les artisans haïtiens ont pu profiter grandement de ce portail insulaire ouvert pour présenter leurs œuvres. D’aucuns croient que l’industrie artisanale haïtienne comptant de talentueux artisans a été le grand bénéficiaire de cette expérience CARIFESTA XII.
Un levier de revitalisation du tourisme
Beaucoup de chambres ont été réservées par la venue des festivaliers dans le pays. Environ 600 étrangers qui ne sont venus que pour participer à l’événement. Ces nouvelles devises ont eu des incidences significatives sur l’économie nationale notamment le tourisme à travers ses branches tels l’hébergement, la restauration et le transport.
« Ce fut un festival réussi », tel est le qualificatif donné par Emilie Jessy Menos, responsable logistique au comité haïtien organisateur de CARIFESTA XII. Comme dans tout travail humain, Madame Menos, a montré les failles qui ont été enregistrées. Celles-ci ont été admissibles dans la mesure où c’était la première fois que le pays organisait un tel évènement.
Un beau mélange rythmique
La musique haïtienne comporte de grands groupes musicaux du compas avec un rayonnement dans toute la Caraïbe, citons Tabou Combo, Carimi, T Vice, Zenglen, Djakout #1. Ces ténors de la musique haïtienne ont pu performer aux côtés de grands artistes issus d’autres contrées pour des spectacles qui, en termes de popularité, ont drainé la foule mais également ont plu aux oreilles les plus sélectives en musique.
Des évidences et des faits ont prouvé que la douzième édition du Carifesta a été un véritable « success story » pour les Haïtiens. Si Haïti a été un pari gagné, on se croise les doigts pour le prochain Carifesta à Barbade en 2017.