En ce lundi 14 septembre 2020, Kariculture fête ses 4 ans.
À l’occasion de ce 4e anniversaire, Kariculture souhaite remercier chaleureusement toutes les personnes, notamment les artistes, qui nous ont consacré un peu de leur temps pour des interviews. C’est d’abord grâce à leur précieuse collaboration que le premier magazine culturel trilingue caribéen a atteint cet âge et espère poursuivre sa mission de promouvoir la culture et le patrimoine de la Guadeloupe (où est basé Kariculture) et de toutes les îles de la Caraïbe même si la tâche est immense et ses moyens sont limités.
Kariculture souhaite remercier tous ces lecteurs de la Caraïbe et d’autres régions du monde qu’ils soient ministres d’une île caribéenne, membres d’une ambassade, chefs d’entreprise, cadres, ouvriers, étudiants, femmes au foyer, personnes à la recherche d’un emploi etc. Certains sont très actifs sur les réseaux sociaux et nous laissent des “J’aime” sur notre page Facebook et Twitter, des commentaires privés ou publics et cela nous encourage.
Nous remercions nos correspondants caribéens pour la qualité de leurs contributions.
Enfin, nous remercions également le Ministère de la Culture français pour son soutien.
Cependant, garder Kariculture en vie a été et est un combat de tous les instants. Si dans de nombreuses îles de la Caraïbe les sites d’information sont légion (notamment en Haïti qualifiée pourtant de “pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental” et à Cuba qualifiée pourtant de “dictature”), en Guadeloupe, archipel français très développé où beaucoup possèdent plusieurs smartphones, ordinateurs et tablettes connectés, ce n’est malheureusement pas encore le cas. Beaucoup de nos journalistes préfèrent être embauchés dans les “grands” médias au lieu de lancer leur propre organe de presse alors qu’il y a tant à faire en matière de presse (notamment numérique) dans ce pays. Cette nouvelle presse digitale, décriée par certains, a démontré sa puissance entre mars et mai dernier au moment où les deux tiers de l’humanité étaient confinés pour cause d’épidémie mondiale de Covid-19. Les connexions à kariculture.net ont été très nombreuses à cette période… Si les journaux papier ont survécu, c’est en grande partie grâce à leurs sites internet qui ont pris le relais pour continuer à informer les populations.
En Guadeloupe, Kariculture qui est un média totalement numérique et indépendant, non soutenu par de gros capitaux, essuie souvent les plâtres comme ne pas être invité à des conférences de presse, des manifestations culturelles, des voyages de presse liés à la culture dans la Caraïbe (Carifesta, par exemple). En fait, certains veulent nous signifier que Kariculture n’est pas un média alors qu’il est reconnu par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP).
Nous sommes maintenant habitués à ce comportement et nous nous disons que s’ils agissent de la sorte c’est parce que Kariculture leur fait peur : les articles de notre magazine sont publiés en 3 langues et sont donc compris presque partout sur la planète. Le travail de promotion de la culture que fait Kariculture est très important et nous le constatons, par exemple, lors du carnaval par une forte augmentation du nombre de connexions. Pourtant si plusieurs médias en Guadeloupe bénéficient d’une convention annuelle (plus de 20 000 euros) avec une ou plusieurs collectivités locales, Kariculture est ignoré.
En juin dernier, le Conseil Régional de la Guadeloupe a confié à un journaliste à la retraite une mission afin d’évaluer la situation des médias en Guadeloupe, suite à la crise du coronavirus; les médias audiovisuels se plaignaient de la baisse de leurs revenus publicitaires. Nous avons contacté ce journaliste afin de savoir quelle place il réservait à la presse numérique, il ne nous a pas répondu…
Par ailleurs, nous avons constaté que notre magazine est devenu une “source d’inspiration” pour certains, nous n’en relaterons que quelques faits.
Il y a cette journaliste de la radio-télévision nationale qui n’a pas hésité à aller prendre sur Kariculture une photo d’un artiste-plasticien auquel nous avions consacré un article pour la publier sur leur site internet; la bienséance aurait voulu qu’elle nous demande l’autorisation ou signe la photo mais cela n’a pas été le cas. Elle a coupé le bas de cette photo afin de faire disparaître notre signature. Cela s’appelle du vol et nous avons dû le signaler.
Quelque temps auparavant, une animatrice de cette même radio-télévision nationale qui recevait un dimanche matin une chanteuse ne s’est pas gênée pour lire à l’antenne l’article que nous avions rédigé sur cette dernière comme s’il s’agissait d’un dossier de presse, sans jamais citer sa source. Est-ce du plagiat ou de l’incompétence?
En mai 2017, Kariculture avait publié un article intitulé Festivals dans la Caraïbe : la Guadeloupe doit mieux faire ! certains n’étaient pas très contents – nous disions de mauvaises choses sur notre pays, semble-t-il – mais un universitaire guadeloupéen s’en est inspiré (et sans citer sa source) pour en faire un écrit sur les festivals dans la Caraïbe, un an plus tard…
Il y a aussi d’autres personnes qui viennent piocher des informations concernant la Caraïbe sur Kariculture pour aller les répéter ensuite sur les médias – comme cette personne de l’événementiel – sans jamais citer leurs sources.
Toutes ces personnes qui viennent trouver de d’inspiration sur Kariculture n’auraient jamais eu ce comportement s’il s’agissait d’un média de l’Hexagone ou étranger. On le voit bien quand il s’agit de parler d’une enquête faite dans l’archipel par des journalistes hexagonaux ou étrangers, les médias locaux s’empressent de dire le nom de la chaîne de télé, la radio ou du journal comme s’il s’agissait d’un honneur alors que nous, membres de la presse guadeloupéenne, il nous appartenait de faire ce travail journalistique…
Il y a aussi ces quelques artistes qui sont bien contents que Kariculture leur consacre des articles quand les autres médias les ignorent. Mais quand ils obtiennent un peu de renommée (grâce à nous!), ils oublient de mentionner les articles de Kariculture. Est-ce une maladresse ou une mentalité? En novembre 2018, bien que n’étant pas invité, Kariculture a fait un reportage sur tous les concerts de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe (25 au total), seuls deux artistes ont remercié notre magazine car ils ont vu des posts sur Facebook ou Twitter: Gordon Henderson de la Dominique et Peter Okoye alias Mr P (ex-P. Square) du Nigéria, deux artistes anglophones. Ce dernier a entraîné dans son sillage des milliers de ses fans nigérians sur notre page Twitter.
Que dire de ces personnes (journaliste, photographe, commercial) contactées juste avant le lancement de Kariculture? Même en étant payées, elles nous ont donné de faux rendez-vous avant de disparaître dans la nature ou nous ont dit qu’elles ne souhaitaient pas associer leur nom à notre site qu’elles voyaient sûrement comme une “feuille de chou”. Aujourd’hui, ces mêmes personnes reviennent vers nous mais Kariculture n’a pas besoin de resquilleurs.
Le combat de Kariculture pour rester en vie se déroule également sur le plan judiciaire. Nous avons été traînés devant le Tribunal de Commerce de Pointe-à-Pitre parce que nous ne parvenions pas à rembourser un prêt (13 500 euros) accordé par une association qui se vante de soutenir les créateurs d’entreprises en Guadeloupe. Cette association a-t-elle déjà pris cette décision ultime pour d’autres porteurs de projets? Pas si sûr!
Lors de la première audience, la juge nous a demandé de lui apporter un échéancier, l’avocat de cette association nous a conduits hors de la salle d’audience (“je ne veux pas que Madame le Juge entende ce que j’ai à vous dire”, nous a-t-il dit) afin de nous demander de lui établir également un échéancier, un montant a été décidé et ce document lui a été envoyé à son cabinet; il devait le soumettre à cette association.
Quelle ne fut pas notre surprise de constater que, lors de la seconde audience, cet avocat était absent, il avait chargé un de ses confrères de dire à la juge que cette association refusait l’échéancier et demandait “le remboursement total du prêt avec des dommages”.
Kariculture Communication a perdu cette première bataille mais nous avons décidé de prendre un avocat pour aller devant la Cour d’Appel. Quand notre avocat a informé l’avocat de cette association qu’il nous représentait désormais, cette fameuse association a subitement proposé à Kariculture un échéancier…chose qu’elle nous avait refusée au Tribunal de Commerce. Elle a fait cette proposition alors que nous avions déjà payé un avocat! Puis, faisant fi que nous ayons un avocat pour nous défendre, cette association nous a adressé directement un mail d’intimidation et de reproches afin que nous acceptions son échéancier. Mais, cette soudaine demande d’arrangement n’était motivée par aucune once de bienveillance, il semblerait tout simplement que les frais d’avocats commençaient à coûter cher à cette association.
Alors à quoi donc rimait cette procédure judiciaire? À humilier et liquider le magazine kariculture.net ? Est-ce une vengeance? Il y a de fortes chances car nous nous rappelons que l’employée de cette association qui montre un excès de zèle dans cette affaire – “ki ka fouwé bwa an difé”, comme l’on dit en créole (qui met du bois dans le feu) – nous avait demandé à plusieurs reprises d’embaucher sa belle-soeur qui travaille dans la presse…
Lorsque nous constatons ce comportement dans une association qui est censée aider les porteurs de projets, nous nous disons que l’entrepreneuriat dans l’archipel “n’est pas sorti de l’auberge”…