Dimanche dernier, à partir de 18h00, les rues de l’agglomération pointoise (Guadeloupe) se sont transformées en une scène géante avec des créations artistiques variées, présentées par les carnavaliers.
Si les festivités organisées par les fédérations du carnaval se sont déroulées dans la commune de Sainte-Rose avec une trentaine de groupes, le dimanche 20 janvier dernier, ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas se déplacer sont restés dans l’agglomération pointoise et abymienne.
Le spectacle était alors assuré par des “groupes à peau” très nombreux dans la zone tels que Nasyon a Nèg Mawon, Inité Mas, Chenn’ la, Klé la, Moun Ki Moun, Point d’Interrogation, Masko, Very Important Mas, Akiyo, Yo Menm et Restan la, par des “groupes à caisses claires” tels que Toumblack et Origin’All ainsi que par des “groupes à Ti Mas” tels que Mass LaPwent, Tonshi Mas et ADN Mas.
Les thèmes abordés étaient divers mais le plus frappant a été celui du Ku Klux Klan, cette société secrète américaine fondée vers 1865 dans le Sud des États-Unis pour entraver les droits des Noirs qui fut dissoute en 1877, reconstituée en 1915 puis interdite en 1928 ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre ses activités… “Nou péké janmé pawdoné yo” (On ne leur pardonnera jamais) chantaient en créole les carnavaliers du groupe Point d’Interrogation, certains membres représentaient les pendus et étaient vêtus de noir avec la corde autour du cou et d’autres, leurs bourreaux, étaient vêtus de blanc… Tout cela s’est déroulé à une allure rapide et avec de la fumée de l’encens, un ingrédient obligatoire pour les “groupes à peau” destiné, entre autres, à éloigner les mauvais esprits…
D’autres sujets étaient moins dramatiques. VIM qui avait traité le thème des “Gilets jaunes”, dimanche dernier, a présenté la nécromancie (cette science occulte qui prétend révéler l’avenir par l’évocation des morts) avec un impressionnant déguisement noir qui date de 7 ans, selon une jeune femme de l’association, donc les carnavaliers continuent à défiler avec leurs anciens costumes…de qualité.
Durant ce défilé, le papier journal, la toile de jute, les feuilles, les fleurs, les noix de coco par exemple ont été recyclés pour habiller les groupes. Par ailleurs, le public très nombreux a pu voir de nouveau le talent avec lequel ces carnavaliers qui sont de véritables artistes de rue jouaient les personnages qu’ils présentaient.