Black Woman & Child est un véritable jalon dans la musique jamaïcaine, signé par l’un des artistes reggae les plus importants et les plus influents de l’ère moderne, Miguel Orlando Collins, connu dans le monde entier sous le nom de Sizzla Kalonji. Défiant le déclin, Black Woman & Child est considéré par beaucoup comme son oeuvre la plus belle d’une carrière particulièrement prolifique s’étendant sur près de trente ans. Il n’est donc pas surprenant que même le magazine Rolling Stone ait qualifié cet album de “chef-d’œuvre”.
L’album a été produit en 1997 par un diplômé du studio de création de succès de King Jammy, Bobby “Digital B” Dixon, à un tournant de la musique reggae, où les sons numériques et le “relâchement” avaient complètement pris le dessus. Une nouvelle approche était nécessaire, et Dixon a mené la charge aux côtés d’autres producteurs, tels que Phillip “Fattis” Burrell, en créant des riddims qui incorporaient une véritable instrumentation et des sons modernes, le tout mixé impeccablement avec un son lourd mais clair comme du cristal.
Étant un jeune de St. Mary, né de parents rastas dévots, Sizzla n’avait que vingt et un ans lorsqu’il a enregistré Black Woman & Child. Pourtant, il a fait preuve d’une telle maturité et d’une telle profondeur dans ses talents de compositeur et de prouesses lyriques que cet album a donné le coup d’envoi d’une révolution dancehall consciente en Jamaïque et, en fait, dans le monde entier. Les messages fondamentaux de sa foi Bobo Ashanti, les enseignements du Prince Emmanuel Charles Edwards, Haile Selassie et Marcus Garvey, le rapatriement, le panafricanisme et le nationalisme noir sont tous explorés. En outre, les thèmes de l’égalité, de l’indépendance, de la moralité et de l’optimisme sont exprimés dans le style vocal unique de Sizzla, l’accompagnement parfait des riddims percutants de Dixon.
Sizzla “Black Woman & Child”
Sizzla “More Guidance”
Sizzla “One Way”
À cette époque, Bobby “Digital B” Dixon a poursuivi la longue tradition de réédition des riddims du label “Studio One” de Sir Coxson Dodd, fondement de la musique jamaïcaine. “More Guidance” offre une nouvelle version de “Mr. Fire Coal Man” de Wailing Soul, “Make It Secure” fait revivre “Drum Song” de The Soul Vendor, et “One Away” est un texte approprié sans doute au meilleur riddim Roots de tous les temps, “Satta Masa Gana” de The Abyssinians. “The Lecture” (alias “Lecturer”) de Soul Agent revient sur “Give Them A Ride”, et “Guide Over Us” utilise avec brio le classique soul des Eternals, “Queen Of The Minstrels”.
Cet album triomphal est enfin disponible, présenté sur un vinyle vert en édition limitée avec la pochette originale de Greensleeves. Des titres bonus inédits sont également disponibles sur les plateformes numériques et de streaming. (VP Records)
