“Rakontaj a Kostim” était le thème de la 10e édition du spectacle “On Bon Maten O Komandman” proposée par l’association Akadémiduka pour honorer les grands-mères de Guadeloupe.
L’an dernier, à cause du défilé du Dimanche Gras à Pointe-à-Pitre, “On Bon Maten O Komandman” a été annulée. C’est donc avec beaucoup d’impatience que les fans de costumes créoles et de quadrille (sans oublier le gwoka) attendaient cette 10e édition qui s’est tenue ce dimanche 1er mars au Mémorial ACTe. C’est Nadia Pater, la présidente discrète et efficace de l’association Akadémiduka, qui a lancé cette manifestation culturelle afin de célébrer les grands-mères de l’archipel. Chaque année, les associations de séniors viennent de presque toutes les communes pour participer à cette fête de la tradition. Après des mots de bienvenue de Nadia Torin à La Darse, la procession s’est amorcée au son de l’accordéon pour rejoindre la Place de la Commémoration du Mémorial ACTe, le public a pu admirer les toilettes de ces dames et l’élégance des messieurs qui les accompagnaient…
La société guadeloupéenne à travers le costume créole
Ce dimanche, le spectacle intitulé “Rakontaj a Kostim” (Récit du Costume) et offert par l’Akadémiduka était magnifique. Pendant plus d’une heure, l’histoire des différents costumes créoles guadeloupéens a été racontée à travers plusieurs scénettes. Les membres féminins de l’association culturelle vêtues de robes d’antan ont interprété avec beaucoup de talent leurs rôles : la vendeuse du marché, la femme qui a fini vieille fille pour avoir refusé tous les prétendants, la veuve joyeuse, la femme coquette, la mulâtresse avec son ombrelle pour que sa peau reste claire, l’épouse enceinte d’un mari volage, la “Da” qui porte le bébé, la marraine, la femme qui vend ses charmes, la grande bourgeoise qui a besoin de plusieurs servantes pour la vêtir etc. Chacune de ces femmes portait à l’époque une tenue en relation avec sa position sociale assortie de bijoux et d’une coiffe.
Les textes lus par Josée Turlepin de l’Akadémiduka et Raymonde Torin-Pater de Kamodjaka avec beaucoup d’humour ont plongé l’assistance dans la Guadeloupe d’antan, une société guadeloupéenne avec ses discriminations raciale et sociale.
Un spectacle gâché par des pseudo photographes et réalisateurs
Cependant, depuis que le prix des appareils photos a chuté et que des caméras ont été intégrés aux téléphones portables, on a vu apparaître des “pseudo photographes et réalisateurs de films” ce qui constitue un gros problème lors des manifestations publiques car ils ignorent les règles du métier. Ce capharnaüm qui s’était produit en 2018 – notamment lors de la seconde partie du spectacle consacrée au quadrille – s’est renouvelé ce dimanche. La Place de la Commémoration du Mémorial ACTe qui représentait la scène de “O Bon Maten au Komandman” a été envahie par ces “pseudo professionnels de l’image”, des locaux et des touristes. Pour filmer ou photographier, ces irrespectueux étaient à moins de 50 cm du visage des dames et messieurs qui dansaient le quadrille comme si leur appareil n’avait pas de zoom, mais c’est aussi cela l’amateurisme… Résultat: comme il y a deux ans, la voix de celui qui commandait le quadrille a été couverte par un énorme brouhaha et personne n’a vraiment compris les différentes figures du quadrille guadeloupéen, cette danse qui a pourtant inspiré le nom de cette rencontre culturelle. Il appartenait donc aux organisateurs de l’événement d’édicter avant le début du spectacle les règles à respecter ou de définir, si nécessaire, des moments où il était autorisé de rentrer sur la piste de danse pour faire des images.