Le Mémorial ACTe a ouvert ses portes le 7 juillet 2015 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) en présence d’un public nombreux. Les dirigeants de la structure culturelle qui a coûté 83 millions d’euros espèraient entre 150 000 et 250 000 visiteurs annuels originaires non seulement de la Guadeloupe et de la Caraïbe mais aussi du monde entier. En juillet dernier, une année après son ouverture, 110 000 personnes avaient visité les expositions permanentes et 28 000, les expositions temporaires.
Après son inauguration officielle le 10 mai 2015, en présence du Président de la République française, François Hollande et de nombreuses délégations venues de la Caraïbe et d’Afrique, le Mémorial ACTe avait fermé ses portes pour permettre la mise en place de l’ensemble des expositions. Entre-temps, le 27 mai, l’édifice a accueilli sur son immense parvis extérieur des manifestations artistiques célébrant l’Abolition de l’esclavage en Guadeloupe.
Le mardi 7 juillet 2015, le Mémorial ACTe a enfin ouvert ses portes au public ; des centaines de visiteurs (adultes et enfants) se sont alors rendus dans ce nouveau “Centre Caribéen d’Expressions et de Mémoire de la Traite négrière et de l’Esclavage”. Il faut dire que, pour ce grand jour, l’entrée était gratuite. Si certains ont patienté longtemps – comme c’est souvent le cas devant les grands musées et centres culturels – pour enfin accéder aux espaces d’exposition permanente et d’exposition temporaire, d’autres ont préféré rebroussé chemin pour revenir un jour de moindre affluence.
Un acteur comme président du MACTe
Vers 10h45, Victorin Lurel (à cette époque-là, président du Conseil régional de la Guadeloupe) accompagné de plusieurs personnalités dont Josette Borel-Lincertin (présidente du Conseil départemental de la Guadeloupe), Jacques Bangou (maire de Pointe-à-Pitre), Luc Reinette (ex président du Comité International des Peuples Noirs, à l’origine du projet) et Jacques Martial (acteur), a coupé le ruban d’ouverture du Mémorial ACTe en présence de visiteurs très impatients. Dès le lendemain 8 juillet jusqu’au 12 juillet, l’entrée du Mémorial ACTe a été fixée à 5,00 €. Ensuite, le tarif normal est entré en vigueur, soit 15,00 €.
Afin de “piloter” ce gigantesque “navire historique”, le Conseil régional de la Guadeloupe a choisi, le 15 juin 2015, Jacques Martial, un acteur guadeloupéen âgé de 60 ans que les téléspectateurs ont découvert, en 1989, dans le feuilleton policier français “Navarro” aux côtés du célèbre acteur français, Roger Hanin. En 2006, Jacques Martial a été nommé président du “Grand Hall de la Villette” à Paris. C’est donc fort de cette expérience nationale qu’il a été chargé d’inscrire le “MACTe” dans un schéma de développement en Guadeloupe, dans la Caraïbe et dans le monde. Dans cette lourde tâche, il est assisté de Pierre Reinette, le directeur du “MACTe”.
Un édifice ouvert à tous
Même si les dirigeants de l’édifice ne mettent pas en avant les retombées économiques en Guadeloupe d’un tel édifice, ils tablent sur 150 000 à 250 000 visiteurs par an d’où la nécessité d’une excellente communication à l’étranger. Ils comptent sur la fierté des Guadeloupéens et la beauté du bâtiment pour attirer la foule. En effet, pendant trois années, près de 300 ouvriers guadeloupéens de la société ICM ont travaillé sur ce chantier et ont démontré les compétences locales en matière de construction. Ils comptent évidemment sur la soif de connaissance des Guadeloupéens pour découvrir leurs racines. Il a fallu à Thierry L’Étang (chef de projet culturel et scientifique, anthropologue) quatre années pour trouver toutes ces oeuvres d’art et tous ces objets historiques provenant du monde entier qui occupent les 1700 m2 d’exposition permanente. Ils comptent également sur les visiteurs de la Caraïbe pour venir découvrir ce lieu qui leur appartient vu l’histoire que les Guadeloupéens partagent avec eux. Le drapeau national de toutes ces îles flottent, d’ailleurs, devant le Mémorial ACTe, en signe de bienvenue.
Ce premier jour s’est achevé par des concerts de tambours-ka avec le groupe “Sa Ki Taw” du chorégraphe Mario Coco et “Le Bing Band Ka” constitué de 41 musiciens.