Il ne fait pas de doute que dans la musique, la République Dominicaine a les meilleurs représentants de la bachata. Mais, comment sommes-nous actuellement positionnés avec notre cher merengue au plan international ? Avant que la bachata ne soit le plat de résistance de beaucoup de grands spectacles, nous nous sommes faits connaître par le style caractérisé par la güira et la tambora.
Johnny Ventura, Wilfrido Vargas, Fernando Villalona, El Conjunto Quisqueya, les Frères Rosario et beaucoup d’autres “merengueros” ont fait voyager le rythme dans des terres étrangères durant ce que l’on apppelle “Les années dorées du merengue”, les années 1980. Aujourd’hui, les choses ont changé ; la musique a évolué. Miriam Cruz, Eddy Herrera, Milly Quezada, Héctor Acosta “El Torito” sont les rares “merengueros” qui représentent la République Dominicaine hors de l’île avec ce genre musical. Sur ce sujet, le journaliste reconnu dominicain, José Antonio Aybar, rédacteur en chef de la rubrique “Qué pasa” du journal El Nacional et producteur de l’émission de radio “Le Vacilón de la Tarde”, donna son opinion. “La République Dominicaine est devenue l’unique pays dans le monde qui exporte avec succès à l’étranger deux genres musicaux : la bachata et le merengue se positionnant comme une puissance musicale à travers des figures de renom”, expliqua le producteur.
Juan Luis Guerra, le multi-lauréat
Aybar fit aussi remarquer que lors de certaines remises de prix internationales, comme les Grammy, les Portoricains se distinguent davantage avec le merengue et il dit que cela découle d’une affaire de voix : les Boricuas (Portoricains) ont une plus grande représentation que les Dominicains. Et malgré le fait qu’en République Dominicaine le premier genre musical autochtone est le merengue – et qu’avec celui-ci nous nous sommes faits connaître au plan international – ces dernières années, nous nous sommes davantage distingués sur les scènes internationales par la bachata, et ceci des artistes comme Juan Luis Guerra, l’ex-chanteur de Aventura, Romeo Santos, Prince Royce, Toby Love, Frank Reyes et l’ancien duo Monchy et Alexandra qui travaillent maintenant sur des projets indépendants, l’ont démontré. Ces derniers et d’autres artistes ont fait en sorte que le nom de la République Dominicaine ne manque dans aucune remise de prix latino-américaine.
À l’heure de parler de l’internationalisation de la musique dominicaine, il est inévitable de commencer sans faire mention de l’auteur-interprète dominicain, Juan Luis Guerra. Avec sa “Bachata Rosa”, l’artiste multi-lauréat a porté notre musique dans les lieux les plus cachés, sur les scènes les plus importantes.
La révolution bachatera
Avec plus de 30 ans de carrière à succès, l’interprète de “Ojalá que llueva café “ est considéré comme l’un des artistes latino-américains les plus importants de notre époque, et la grande quantité de reconnaissances et de prix qu’il a obtenue le prouve.
Juan Luis a collaboré avec des artistes remarquables, comme par exemple le chanteur américain Tony Bennett, le groupe mexicain Maná, Diego Torrres, Nelly Furtado, Enrique Iglesias, Miguel Bosé, Juanes, Milly Quezada.
En définitive, la musique dominicaine a eu un avant et un après, suite à la révolution bachatera. En 2002, un groupe composé de quatre jeunes – Anthony, Lenny, Max y Henry – ne s’imagina pas le boom qu’il causerait quand il enregistra la bachata “Obsesión“. Avec ce titre, ces jeunes gens se firent connaître partout dans le monde. Ces garçons d’origine dominicaine appelèrent leur groupe “Aventura”. Bien que beaucoup doutèrent que le mélange bachata, hip hop et R&B et surtout qu’interpréter les titres en spanglish, donnerait un résultat, ceux-ci démontrèrent le contraire avec leur potentiel et leur talent. Le groupe se sépara en 2011, après une étape à succès. De cette rupture sortit le projet d’être soliste de Romeo Santos, “The King de la Bachata”.
Romeo Santos, The King
Actuellement, Romeo mène une carrière pleine de succès. Son premier album comme soliste, “Fórmula I”, lui a fait mériter quatre prix Billboard de la Musique Latine : l’Antorcha et la Gaviota en or et argent que décerne le public au Festival Internacional de la Canción de Viña del Mar et trois prix Soberano.
Son charisme et sa manière particulière de traduire en paroles l’amertume et le sentiment de la bachata font de ce fameux chanteur l’un des représentants les plus importants du genre musical à la mode dans le monde. “The King” reçut le Prix du Compositeur de l’Année, ASCAP 2013 . Une autre réussite obtenue par l’interprète de “You”, c’est d’être le seul jusqu’à maintenant à avoir fait l’Américain Usher chanter et danser de la bachata, sur le titre “Promise” ; cela donna sans aucun doute une autre tournure à la carriere de Romeo. Plusieurs sont les artistes qui se sont laissé séduire par le genre de l’amertume et qui ont voulu enregistrer avec nos artistes.
S’il y a un roi, logiquement, il doit y avoir un prince et cette place est occupée par le
“babyface” Prince Royce, “Le Prince de la Bachata”. Malgré son jeune âge et sa courte carrière, ce jeune homme élevé à New York a volé le coeur de milliers de fans dans le monde.
Ainsi comme ces derniers, d’autres artistes dominicains talentueux ont apporté leur grain de sel pour nous transformer en ce que nous sommes aujourd’hui, des exportateurs de musique de qualité.