Avec quatre années de retard, le musée Schoelcher, qui est devenu le musée d’Art et d’Histoire (MUSARTH), a réouvert ses portes à la rue Peynier à Pointe-à-Pitre.
L’inauguration a eu lieu le vendredi 30 septembre dernier par le Conseil départemental de la Guadeloupe qui en a la charge. À cette occasion, trois jours d’animation ont été organisés jusqu’au dimanche 2 octobre. Rappelons que la pose de la première pierre pour ces travaux de rénovation et d’extension a eu lieu en 2016 avec une ancienne équipe d’élus et que, depuis l’an dernier et jusqu’en 2028, de nouveaux élus dirigent le Conseil départemental. Ces derniers ambitionnent “la mise en place d’un schéma structurel des industries créatives et culturelles” dans l’archipel.
Le bâtiment historique a été conservé mais modernisé et la nouvelle extension propose des espaces dédiés aux expositions temporaires, aux activités pédagogiques, aux conférences ou rencontres artistiques et culturelles. Quant à l’exposition permanente, elle a été complètement revisitée notamment avec les oeuvres de Jean-Luc Déjean ; en effet, après des années dans l’ombre, le travail de ce talentueux sculpteur guadeloupéen est enfin reconnu par nos dirigeants politiques et culturels…
On constate, par ailleurs, que le musée Schoelcher de Pointe-à-Pitre a été victime de cette vague anti-Victor Schoelcher considéré jusque-là comme celui qui a fait abolir l’esclavage dans les colonies françaises et de cette vague de déboulonnage de statues à travers le monde. Le buste du député français n’est plus exposé à l’entrée du musée centenaire.
Construit en 1883 dans le but de recevoir les objets et oeuvres que Victor Schoelcher a légués au Conseil général de la Guadeloupe (aujourd’hui Conseil départemental), ce musée a été inauguré le 21 juillet 1886, c’est-à-dire 38 ans après l’abolition de l’esclavage et 7 ans avant la mort de Schoelcher.