L’Île aux 365 Rivières souhaiterait que ces professionnels ou non de l’événementiel soient bien préparés pour recevoir les foules en temps de Covid-19, notamment à Noël et au carnaval.
Le 27 octobre dernier, le Comité technique du programme de réouverture des frontières (Technical Committee on Reopening of Borders Program) de l’île de la Dominique a invité les organisateurs d’événements à prendre part à une rencontre en ligne pour discuter des protocoles et de la procédure à suivre afin d’organiser et d’accueillir des rassemblements de masse. Dans ce communiqué, le TCRBP a rappelé que cette réunion “est particulièrement importante pour les organisateurs d’événements qui prévoient d’organiser des manifestations pendant la saison de l’indépendance et à l’approche de la saison de Noël et du carnaval”. Et il a précisé: “Si vous êtes un organisateur d’événements où des groupes de personnes se rassembleront pour une expérience quelconque, veuillez prévoir d’y assister afin de nous faire part de vos commentaires”.
L’Île aux 365 Rivières tient à adopter les bons gestes pour éviter la diffusion du coronavirus en présence de la foule.
Cette procédure – également appliquée par les autres îles caribéennes qui commencent à rouvrir leurs frontières – a eu l’occasion d’être utilisée avec la population locale puisque l’île vient de célébrer le 42e anniversaire de son indépendance sous le thème “Embracing New opportunities” (Saisir de Nouvelles Opportunités).
En effet, du 3 octobre au 3 novembre 2020, plusieurs festivités virtuelles et physiques ont été programmées (Semaine Historique de la Dominique, Exposition Nationale d’Art, Journée du Créole, Gala National Culturel etc.) même si certains habitants pensent que bon nombre de ces événements auraient dû être annulés…
Comme nous le savons, les festivités de Noël en décembre de cette année et de carnaval début 2021 sont également des moments de grands rassemblements, de grandes retrouvailles avec des membres de la famille vivant à l’extérieur du pays et d’accueil de visiteurs étrangers. Le gouvernement dominiquais qui surveille probablement l’évolution du Covid-19 et les découvertes scientifiques (vaccins, médicaments…) n’a pas encore annoncé si le carnaval sera maintenu ou annulé, celui-ci étant également un secteur important de son économie touristique.
Vivre dans la “covidianité”
En tout cas, malgré les incertitudes dues à cette période de “covidianité”, la Dominique ne peut pas rester sous cloche indéfiniment. Toutes les îles caribéennes qui vivent en grande partie du tourisme sont maintenant exsangues financièrement avec l’interruption des vols aériens et des escales de bateaux de croisière depuis mars dernier. Il devient maintenant urgent de rouvrir les aéroports pour recevoir les touristes même si toutes les normes sanitaires peuvent en décourager beaucoup… Quant aux bateaux de croisières – accusés d’avoir véhiculé le coronavirus – ils ne reviendront pas croiser dans la mer des Caraïbes ces prochaines semaines.
Par ailleurs, le 2 septembre dernier, la Dominique a annoncé officiellement l’annulation de la 22e édition du World Creole Music Festival qui devait se dérouler du 23 au 25 octobre dernier. “Nous devons adhérer aux protocoles, en tant que gouvernement, nous ne pouvons pas encourager les activités de rassemblement de masse tant que les choses ne sont pas sous contrôle”, a affirmé Denise Charles, la ministre du Tourisme, du Transport international et des Initiatives maritimes.
En 5 ans, c’est la troisième fois que les autorités sont obligées de faire une croix sur ce “solide stimulant économique pour l’île”.
En effet, en septembre 2015 et en septembre 2017, les dégâts causés respectivement par la tempête Erika et l’ouragan Maria sur une bonne partie du territoire avaient stoppé net la 19e et 20e édition de la plus grande manifestation culturelle. En 2019, un très grand nombre des 20 000 festivaliers venaient des deux îles françaises, la Guadeloupe et la Martinique…