Durant ces grandes vacances scolaires de juillet et d’août en Guadeloupe, les fêtes sont nombreuses. Des publicités très alléchantes sont partout: sur les affiches, les cartons d’invitations, sur internet, sur les journaux, à la radio ou à la télévision. Les gens ont donc l’embarras du choix pour aller dans une soirée privée ou dans une boîte de nuit. Contrairement aux hommes, les femmes sont plutôt favorisées car, le plus souvent, elles bénéficient d’une sorte de passe-droit: l’entrée gratuite.
Cette faveur accordée à la gent féminine existe depuis des décennies et, malgré toutes les avancées féministes dans notre société, on est étonné que cette fameuse phrase “Entrée gratuite pour les dames” soit encore d’actualité.
Pourquoi les femmes sont-elles autorisées à entrer sans payer en boîte de nuit alors que les hommes doivent mettre la main à la poche? Si la jeune fille ou la femme est égale au jeune homme ou à l’homme, tous les deux devraient entrer dans la soirée sans payer ou tous les deux devraient payer leur ticket d’entrée.
En annonçant dans leurs annonces publicitaires “Entrée gratuite pour les dames” (généralement jusqu’à 23h00, minuit ou 1h00 du matin), on peut se demander si les propriétaires de boîtes de nuit ou les organisateurs de soirées privées utilisent les femmes comme de “belles plantes” pour enjoliver, rendre agréables leurs manifestations ou comme des “appâts” pour attirer des hommes non accompagnés et faire marcher leur business ?
Cela signifierait que les femmes qui pensent profiter d’une offre généreuse, en réalité payeraient, par leur simple présence à ces fêtes, deux fois ou plus le prix du ticket d’entrée…
Par ailleurs, souvent dans ce genre de soirées, beaucoup de femmes se sentent presque obligées d’accepter de danser avec des hommes qui le leur demandent, d’autres supportent leur drague pour ne pas faire d’histoires car elles n’ont pas payé… On a déjà vu des filles se faire insulter par des garçons car elles refusaient de danser avec eux.
Et puis, les femmes pourraient ne pas se rendre à ces fêtes mais, on peut comprendre qu’il soit difficile pour elles de résister à une proposition d’écouter de la bonne musique, de danser et de voir des spectacles gratuitement surtout quand elles sont jeunes, ne travaillent pas et qu’elles n’ont pas les moyens ?
Pour se défendre, les propriétaires de boîtes de nuits ou les organisateurs de soirées peuvent toujours déclarer qu’ils maintiennent cette “entrée gratuite” pour permettre aux couples de venir s’amuser en payant un ticket pour deux. Cette explication pourrait être vraie alors il faudrait changer les annonces publicitaires…
Après tout, la précision “Entrée gratuite pour les filles” a sûrement aussi permis des rencontres romantiques.
Vu les difficultés économiques de notre île (plus de 50 000 demandeurs d’emploi dont beaucoup de femmes), la fin de la fameuse “Entrée gratuite pour les dames” ne sera pas pour demain…
