Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé dans son allocution télévisée du mercredi 28 octobre dernier le reconfinement de la France hexagonale (avec quelques aménagements) qui débutera à partir de ce vendredi 20 octobre 2020.
Ce jeudi 29 octobre, le Premier ministre, Jean Castex, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a détaillé les mesures de restrictions prises par le gouvernement pour stopper la propagation du coronavirus.
Le même jour, le préfet de la Guadeloupe, Alexandre Rochatte et la directrice de l’Agence régionale de santé (ARS), après consultation du Comité de suivi Covid-19 – composé notamment de la rectrice de l’académie de la Guadeloupe, des élus (députés, président du Conseil régional, présidente du Conseil départemental, etc.) et des représentants des organisations socio-professionnelles – ont pris la parole devant les journalistes à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre pour décliner localement les mesures que l’archipel devra appliquer dans cette lutte contre l’épidémie de Covid-19. La grande nouvelle est que la Guadeloupe, à l’instar d’autres territoires français de la Caraïbe (Saint-Martin, Saint-Barthélemy et la Guyane) ont échappé à ce second confinement. Martinique est de nouveau confinée comme l’Hexagone. Mais la Guadeloupe a une épée de Damoclès au-dessus de la tête : si une dégradation est observée, le territoire sera aussi confiné.
Quelques annonces du représentant de l’État concernent nos us et coutumes et notre culture. Ainsi, la fête de la Toussaint du 1er novembre où la tradition veut que la population honore ses morts dans les cimetières sera contrôlée.
Par ailleurs, la Guadeloupe étant toujours dans une zone de circulation active du virus, Alexandre Rochatte a déclaré que l’organisation des “chanté Nwèl” (chantez Noël) qui se déroule à partir de l’Avent jusqu’à la semaine de Noël et du carnaval (du 1er janvier au mercredi des Cendres) ne lui semble pas “pertinente” en ce moment et que s’il devait se prononcer aujourd’hui, il interdirait ces fêtes culturelles comme l’ont déjà fait certaines îles de la Caraïbe. Ces prochains jours, le préfet de la Guadeloupe travaillera avec les élus pour prendre une décision définitive. Précisons que dans notre éditorial du 31 mai 2020 intitulé “Et si le Préfet interdit le carnaval en Guadeloupe, l’an prochain?”, nous avions déjà évoqué une telle hypothèse.
Si certains carnavaliers ont déjà digéré cette annulation probable et travaillent pour une édition plus féérique en 2022 (si ce coronavirus disparaît de notre vie), d’autres carnavaliers veulent être consultés parce qu’ils auraient des propositions à faire. Quelles sont-elles? Vu le contexte sanitaire, celles-ci ne sont pas nombreuses à part la digitalisation de cet événement.
Les Îles Vierges des États-Unis ont été le seul territoire à avoir organisé cette forme de carnaval qui a consisté à rediffuser des éditions passées du carnaval et faire des concerts sur les réseaux sociaux, en mai dernier.
Mais la véritable ambiance carnavalesque, celle de la rue qui caractérise le carnaval de Guadeloupe ne sera jamais remplacée par le virtuel. Le plus consternant est que ces carnavaliers pensent que les éventuelles subventions de 2021 leur sont dues, même en cas d’annulation…