Pour le moment, la Guadeloupe est le seul territoire caribéen où se déroulent de grands défilés carnavalesques dans les rues avec des milliers de carnavaliers et spectateurs. Cette semaine, la préfecture a présenté un bilan plutôt positif du dispositif mis en place le dimanche 13 février dernier mais pas encore de chiffres quant à une éventuelle hausse de la contamination.
Après deux années de “sevrage”, les carnavaliers et spectateurs de Guadeloupe ont retrouvé le bitume, le dimanche 13 février dernier, avec l’autorisation de la préfecture.
Ils étaient donc des milliers dans les rues de Pointe-à-Pitre pour défiler ou regarder. Il faut dire que, depuis la veille, il était de nouveau possible de se rassembler (à plus que six) sur la voie publique et le couvre-feu était en vigueur à partir de 22h00 au lieu de 20h00.
Une vingtaine de groupes ont participé à l’événement et leurs membres étaient plus que ravis de renouer avec le carnaval après une si longue attente due à la pandémie de Covid-19 qui n’épargne pas l’archipel guadeloupéen. Afin de créer une “bulle sanitaire”, les autorités préfectorales avaient demandé aux différents groupes que chacun de leurs membres effectue un test qui devait être négatif pour défiler, que les gestes barrière soient respectés, que la distance entre chaque participant soit obligatoire, que les masques soient portés pendant les pauses… Quant aux spectateurs, ils étaient aussi heureux d’assister à ce défilé qui restera dans les annales ; la préfecture leur avait simplement demandé de porter un masque.
On ne peut pas dire que toutes ces règles aient été respectées à la lettre. Ainsi, en début de cette semaine, le préfet a publié le bilan de ce premier dimanche de défilés carnavalesques “encadrés”. Si le représentant de l’État trouve que ce bilan est plutôt positif, il admet que des efforts méritent d’être faits notamment concernant le respect du port du masque et du couvre-feu. En outre, avec l’Agence régionale de santé (ARS) il propose un soutien logistique aux groupes afin de tester plus facilement leurs membres avant le défilé. Ces “réglages” seront discutés lors des réunions de concertation qui continuent avec les collectivités, les fédérations et groupes de carnaval, a indiqué le Préfet.
Par ailleurs, comme il faut aider les “bons” groupes qui jouent le jeu – contrairement aux “mauvais” groupes qui organisent des déboulés “sauvages” qui, selon la préfecture, favorisent la transmission du virus et présentent un risque sanitaire majeur – la direction aux affaires culturelles (DAC) donc l’État, le conseil régional et le conseil départemental financeront un appel à projets qui leur est destiné.
Le 16 février dernier, la préfecture a communiqué les chiffres suivants du Covid-19 en Guadeloupe pour la semaine du 7 au 13 février : 3 748 nouveaux cas (100% omicron) ; 2 clusters ; 431 personnes prises en charge médicalement ; 20 décès. Les chiffres de la semaine du 14 au 20 février montreront s’il y a eu une hausse de contamination, si les personnes concernées vont faire un test…
Presque toutes les îles voisines ont décidé d’annuler leur carnaval pour la 3e fois, quelques-unes seulement organisent des festivités mais dans des lieux fixes et avec des participants vaccinés ou testés. Pour le moment, la Guadeloupe est le seul territoire caribéen où se déroulent de grands défilés carnavalesques dans les rues avec des milliers de carnavaliers et spectateurs. “Guadeloupe, Terre des Champions”, c’est l’une de nos devises pour le sport, nous verrons si c’est aussi le cas pour le carnaval. Le deuxième épisode de cette “expérimentation” se poursuit ce dimanche 20 février dans les rues de Basse-Terre, Pointe-à-Pitre et Sainte-Rose.