Le samedi 25 mars dernier, les membres du conseil d’administration du “Kolektif Mas Kiltirèl” – à savoir Jacques Songeons, Alain Mozar, Nathalie Rabin, Gladys Bordelais, Nathalie Sylvestre, Claude Vincenot – ainsi que 12 groupes se sont réunis au local du “Mouvman kiltirèl Inité Mas” à Baie-Mahault pour dresser un bilan succint du Carnaval 2023 de Guadeloupe concernant les groupes à peau ou “gwoup a po”.
La publication d’un rapport plus complet intitulé “Regards croisés” a été annoncé pour la fin juin.
En introduction, tous les participants ont affirmé que “le carnaval 2023 a été exceptionnel. Les Mas a Po et les Mouvman Kiltirèl ont tenu leur rang, ils se sont exprimés, ils ont animé le pays et ont fait de belles et grandes choses (…)”. Cependant, faire le bilan était nécessaire et indispensable pour l’association car “il a pour objet de faire le point, de partager des informations, de tirer des enseignements et de préparer l’avenir”.
Deux axes ont été retenus pour dresser ce bilan du carnaval 2023 : la culture et la sécurité/responsabilité.
En ce qui concerne l’axe culturel développé par Nathalie Jean-Jacques, les groupes ont avoué souffrir d’un manque de reconnaissance qui doit se solutionner par davantage d’unité et de cohésion entre les membres des groupes et les groupes eux-mêmes. Les échanges (lyannaj) entre les groupes tendent à se multiplier. L’aspect socio-culturel c’est-à-dire le vivre-ensemble dans chacun des groupes à peau a été souligné. Il y a une multiplication des activités durant la période de carnaval comme des festivals, des immersions, des spectacles avec des partenariats culturels et économiques. Des initiatives sont maintenant bien “ancrées” dans le calendrier : Mas ka klé avec ses “Wikenn kiltirel”, Songé Sa avec “Mas a Penti”, Mangrov-la avec “Mas”, Le Pwen ? avec “Kongo karayb” et “Mariage burlesque” et d’autres du type comme le “Mas a ti Moun”…
Concernant les rythmes des “déboulés” (défilés), on trouve de la marche sportive et du swing dans une allure plus lente pratiqué par le groupe “Mas a Wobè” mais l’important est de s’accorder pour offrir un spectacle de qualité aux spectateurs. Par ailleurs, l’heure de sorties des groupes n’est plus seulement après 18h00, les défilés se déroulent le jour, la nuit, en semaine ou durant le week-end. Les groupes à peau se multiplient dans les communes de l’archipel guadeloupéen mais souvent, par le passé, ils ont existé dans ces lieux et pas seulement dans l’agglomération Pointe-à-Pitre et Les Abymes.
En ce qui concerne l’axe sécurité/reponsabilité développé par Jacques Songeons, le KMK rappelle que : “Depuis 2016 nous sommes attachés au développement du concept sécurité/responsabilité. La sécurité, elle est nécessaire autant pour les acteurs que pour les autres. Les normes évoluent, des adaptations sont nécessaires. La responsabilité des organisations est grande. Les groupes doivent rappeler à leurs partenaires les exigences des “déboulés”. Ils doivent se faire entendre. Et les parties concernées doivent s’entendre (…) Nous comptons à notre actif un certain nombre de réalisations et de nombreuses contributions. Ce qui nous conduit, depuis des années, à initier des conférences de presse, faire des propositions à l’État, aux collectivités et autres (…) Cette année des évènements qui n’ont pas satisfait aux exigences de sécurité n’ont pas été autorisés. Ils ne se sont pas réalisés. Il sera de plus en plus difficile d’organiser un événement qui ne remplit pas les conditions sécuritaires. Nous insistons sur le fait que les groupes font des efforts pour optimiser leurs dispositifs de sécurité. Nous plaidons pour des évènements, dont des “déboulés” ‘zéro incident'”.
En 2024, le KMK fêtera son 20e anniversaire. Une des manifestations phares sera la 2e édition de “Mas Lapwent”, le dimanche 21 janvier, à Pointe-à-Pitre.