Depuis quelques années, le nombre de femmes dans les orchestres de groupes de carnaval en Guadeloupe augmente. Désormais, lors des défilés, les femmes non seulement dansent, mais elles jouent aussi de tous les instruments de musique (trompette, tambour, “chacha”, conque musicale, “siyak” etc.).
Auparavant, quand une “carnavalière” se trouvait dans l’orchestre d’un groupe de carnaval composé d’hommes alors que les autres membres féminins étaient à l’avant du défilé et dansaient, beaucoup pensaient qu’elle avait certainement un “problème”, qu’elle ne savait pas danser ou que son physique ne lui permettait pas d’être à l’avant alors elle avait été “parquée” à l’arrière…
Il est clair que ces premières femmes qui ont osé faire partie des formations musicales des groupes de carnaval n’ont pas toujours été bien considérées…
Au fil des années, les femmes – quel que soit leur âge, quel que soit leur physique ou quel que soit leur milieu social – ont intégré tous les orchestres de carnaval notamment les “groupes à peau” et les “groupes à caisses claires”. Elles jouent de la trompette, du tambour, du “chacha” (calebasse dans laquelle on met des graines), de la conque musicale, du “siyak” etc. Les idées préconçues ont désormais disparu car tout le monde s’est rendu compte que ce sont les femmes elles-mêmes qui choisissent de faire partie de l’orchestre du groupe de carnaval.
Des musiciennes assidues
En effet, très tôt, certaines visitent les fabricants de tambours ou de conques pour bien choisir puis acheter l’instrument qui les accompagnera pendant toute la durée du carnaval. Beaucoup d’entre elles jouent du tambour…
Lors des répétitions nocturnes qui débutent souvent dès la fin du mois de novembre et continuent chaque semaine jusqu’aux “Jours Gras”, les femmes sont présentes, elles sont parfois plus assidues que les hommes (comme à l’école!) peut-être parce qu’elles ne veulent pas être ridicules lors des défilés… Si certaines connaissent déjà la musique, la plupart n’a jamais pratiqué de la musique et elles apprennent les rythmes avec l’orchestre.
De leur côté, les hommes ont accepté ces musiciennes car, après tout, les femmes se trouvaient déjà à tous les niveaux dans l’organisation du groupe de carnaval (travaux de secrétariat, nettoyage du local, achat de tissu pour les costumes, confection de costumes, préparation du “gwo siwo” pour s’enduire le corps, maquillage etc.) donc, pourquoi pas dans la musique?