Malgré le défilé fédératif organisé chaque week-end dans une seule commune de Guadeloupe, quelques groupes défilent dans certaines villes et communes de l’île. Pour économiser de l’argent, les “carnavaliers” ressortent leurs anciens déguisements mais le spectacle est toujours de toute beauté.
Le dimanche 13 janvier dernier, près d’une quarantaine de groupes de carnaval se sont réunis dans la commune de Goyave pour le défilé fédératif. Après des années de division et d’égoïsme où il y avait des défilés un peu partout et en même temps sur le territoire, les différents groupes de l’île ont décidé de devenir plus responsables et de montrer un seul spectacle grandiose (avec de beaux costumes, des chorégraphies, plusieurs concours) chaque week-end dans une commune, jusqu’au Mardi Gras.
Mais, ce ne sont pas tous les groupes qui ont les moyens financiers de payer les frais de transport quand ceux-ci ne sont pas pris en charge par les organisateurs. Ces carnavaliers défilent alors dans leur commune. D’autres groupes, comme les “groupes à peau” qui ont un esprit contestataire et qui pensent que carnaval est synonyme de liberté, ne veulent pas trop être sous la coupe d’une fédération organisatrice et n’aiment pas trop qu’on leur définisse à l’avance un itinéraire pour défiler, alors ils restent dans leur “bastion” (la plupart étant d’ailleurs de l’agglomération pointoise-abymienne) et participent rarement à ces défilés fédératifs du week-end.
Économiser, recycler et défiler
Sans briser donc cet esprit de rassemblement, chaque dimanche, dans les grandes villes comme Basse-Terre, Pointe-à-Pitre ou Les Abymes et les grandes communes de Guadeloupe, le public est assuré de voir quelques groupes défiler. Dimanche dernier, plusieurs groupes – tels que Toumblack, Prestan’s, Kontak, Klé la, Point d’Interrogation, Moun Ki Moun, Very Important Mas, Mas a Wobè, Masko, Mass LaPwent, Tonshi Mass, ADN Mass... – ont parcouru les rues de la région Abymes-Pointe-à-Pitre, jusqu’à très tard dans la nuit devant des milliers de spectateurs (locaux et touristes). Contrairement à 2018, le carnaval durera plus de deux mois cette année alors il n’est pas question de présenter un nouveau costume chaque week-end. Très souvent, par souci d’économie, les groupes ressortent leurs anciens déguisements ce qui n’enlève rien à la beauté du défilé. Faut-il une nouvelle fois préciser qu’en Guadeloupe, les membres des groupes financent avec leur propre argent leurs différents costumes qui peuvent coûter plusieurs centaines d’euros? Cependant, de plus en plus, les amoureux du carnaval recyclent des objets et utilisent de vieux vêtements ainsi que la flore locale et, grâce à leur imagination et talent, ils parviennent à faire des créations artistiques vraiment très originales concernant les costumes et les décors…