Nous sommes en 1999.
C’était l’époque où la musique zouk, née en Guadeloupe avec le groupe Kassav’ (composé de Guadeloupéens et Martiniquais), était encore en pleine ébullition et chaque artiste débarquait avec son CD ayant une couleur particulière qui enrichissait le zouk.
C’était l’époque où les détracteurs du zouk commençaient à critiquer cette musique car trop de “doudou-chéri”, pas assez de problèmes sociaux dans les paroles…
C’était l’époque où les podiums artistiques, les boîtes de nuit proposaient au public une large variété d’artistes zouk qui étaient fiers de chanter et jouer leur propre musique.
C’était l’époque où les clips vidéos d’artistes locaux étaient encore diffusées en boucle à la télévision, internet et les réseaux sociaux n’étant pas encore à la mode.
On a vu apparaître cette jeune fille mince et timide, âgée de 24 ans, Célia Delver, qui chantait son histoire d’amour malheureuse et l’on avait presque envie d’aller casser la figure de ce pauvre type qui l’avait fait souffrir. C’était le titre “Tu es libre” qui l’a rendue célèbre et dont le refrain était repris en choeur par les fans : “Tu es libre, tu n’auras plus à mentir, tu m’as fais croire que tu m’aimais et aimais et tu as été voir une autre, j’étais si peu pour toi”.
Les paroles et la musique cette superbe chanson ont été écrites par Célia Delver et Jean-Claude François alias Diktam, un amoureux de la musique haïtienne, le konpa, mais qui a excellé dans la composition de ce morceau de zouk.
Célia Delver, qui était la cousine d’un autre grand chanteur de zouk Victor Delver, a interprété d’autres titres durant sa carrière tels que “Héritage” (une biguine), “Toute seule”, “Lanmou sé sa ki pli bel”, “Sans toi”, “Sa rivé”, “N’hésite pas” etc.
En juillet 2019, après une longue absence, Célia Delver était revenue dans l’actualité musicale en présentant son nouveau single “Ne me prends pas la tête” (Del & D Production), un titre zouk bien rythmé où elle demande à son partenaire qui n’a pas tenu ses promesses de s’en aller et de plus revenir car avec lui son avenir est incertain…une autre histoire d’amour malheureuse, le dernier titre de sa carrière. Elle signait les paroles, Livio Pineau, la musique.
Ce mercredi 23 octobre, Célia Delver s’est éteinte à l’âge de 49 ans à la suite d’une longue maladie, elle était mère de trois enfants.