Dans le cadre des 35e Journées Européennes du Patrimoine (JEP) qui ont eu lieu du 15 au 16 septembre, l’Atelier Odyssée situé à l’angle des rues Dugommier et Victor Hugo à Pointe-à-Pitre recevait l’exposition intitulée “Patrimoine historique de Pointe-à-Pitre – Reconstitution de façades de bâtiments historiques” de l’architecte et urbaniste, Jean-Bernard Lamasse.
Par mesure de précaution liée à l’arrivée de la tempête tropicale Isaac, la municipalité de Pointe-à-Pitre (Ville d’Art et d’Histoire) avait annulé toutes les animations prévues dans le cadre de ces 35e Journées Européennes du Patrimoine, les visiteurs ont, cependant, pu visiter l’exposition intitulée “Patrimoine historique de Pointe-à-Pitre – Reconstitution de façades de bâtiments historiques” de l’architecte et urbaniste, Jean-Bernard Lamasse, organisée à l’Atelier Odyssée.
Jean-Bernard Lamasse, alias JB, est originaire de la France hexagonale. Installé en Guadeloupe depuis une trentaine d’années, cet architecte et urbaniste a dirigé pendant 25 ans l’agence “Tropisme” qui a, entre autres, dessiné les plans de la Maison de la Mangrove aux Abymes. Maintenant, JB est à la retraite, cependant, il n’a pas le temps de s’ennuyer dans sa nouvelle vie car il étudie et dessine les façades des bâtiments de la Guadeloupe. “Au début, je dessinais seulement quand j’avais un peu de temps. Il y a plusieurs années, j’ai commencé par dessiner les façades des maisons de la rue d’Ennery à Pointe-à-Pitre. Puis, en me baladant dans les rues, j’ai eu cinq ou six dessins de plus… Aujourd’hui, j’en ai une cinquantaine”, raconte Jean-Bernard Lamasse.
Lorsque l’on lui demande, pourquoi porte-t-il un si grand intérêt à la façade des bâtiments, il répond : “une façade c’est comme le visage d’une personne, il y a, par exemple, les proportions, la couleur… Tout passe par le visage. Par ailleurs, je trouvais qu’il y a une telle richesse dans ces façades qui, malheureusement, était inconnue; il y a un manque de communication, une absence de mise en valeur avec des affiches thématiques, des cartes postales (…)”, déclare-t-il.
Un ouvrage dédié aux façades en 2019
Même si l’architecte s’est aussi intéressé aux façades des bâtiments de la capitale de la Guadeloupe, Basse-Terre, et des communes de la Côte-sous-le-Vent, actuellement, il se concentre davantage sur celles de la cité pointoise car il a décidé de préparer un ouvrage sur ce sujet qui sera publié en 2019. Il a donc étudié presque tous les styles de constructions (militaire, colonial, Ali Tur) présents dans la ville. Dans l’architecture militaire du 19e siècle, on trouve par exemple: la Sous-Préfecture, une ancienne caserne datant de 1850; le Centre culturel Rémi Nainsouta, un ancien hospice bâti en 1847; le lycée Carnot, un ancien hôpital militaire qui a été construit entre 1844 et 1860. On y dénombre également les pavillons et maisons de ville du 19e siècle comme le Pavillon L’Herminier (1874), le Pavillon de la Ville et ancien presbytère, la médiathèque et ancienne mairie (1885), la maison natale de Saint-John Perse (l’écrivain et poète guadeloupéen, lauréat du Prix Nobel de Littérature en 1960), le Musée Saint-John Perse (1875), le Musée Schoelcher (1888), le Cinéma Théâtre “La Renaissance” (1930), sans compter la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul et les bâtiments administratifs comme le siège de l’Usine Darboussier (1950), la capitainerie du Port ainsi que toutes les belles maisons bourgeoises du 20e siècle…
À présent, l’architecture de Pointe-à-Pitre n’a plus aucun secret pour Jean-Bernard Lamasse et il souhaite partager sa passion.