Le vendredi 30 juillet dernier, le monde a appris la disparition, à l’âge de 66 ans, de Jacob Desvarieux, musicien (guitariste), chanteur, compositeur, arrangeur et producteur guadeloupéen. Celui qui, en 1979, avait fondé (avec Pierre-Édouard Décimus) le célèbre groupe de zouk Kassav’ avait été contaminé par le Covid-19 alors qu’il était en tournée en Martinique puis en Guadeloupe afin de promouvoir “Nanm Kann” (L’âme de la Canne).
Ce concept musical, Jacob l’avait imaginé après avoir retrouvé une de ses ancêtres, Euphrasine, au cours d’une recherche généalogique. Pour l’artiste, si les esclaves noirs américains qui travaillaient dans les champs de coton du sud des États-Unis ont inventé le blues au 19e siècle, les esclaves noirs caribéens (notamment guadeloupéens et martiniquais) qui travaillaient dans les champs de canne à sucre devaient également ressentir ce besoin d’exprimer leur pauvreté, leur solitude, leur tristesse…dans un blues créole.
Après avoir proposé, en 1999, l’album Euphrasine’s Blues, Jacob Desvarieux a repris le chemin de la scène en 2018 en compagnie de musiciens et choristes dont Guy N’Sangué, Thierry Vaton, Thomas Bellon, Allan Hoist et Mario Canonge, Yoann Danier, Régis Thérèse, Jowee Omicil, Jerryka Jacques-Gustave et Raymonia Moko. Cette série de concerts dans le cadre de “Nanm Kann” l’avait conduit en Guadeloupe et en Martinique après la France hexagonale ; Kariculture avait d’ailleurs assisté à une balance au Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre.
L’album sorti en digital en 2020 sera disponible dans les bacs des disquaires le 10 décembre 2021. Il comporte 2 CD soit 12 titres et 1heure 38 minutes de musique : CD 1 “Sweet Florence”, “African Music”, “Euphrasine’s Blues”, “Sé ou mwen enmé”, “Ou lé”, “Lakansyèl”. CD 2 “I ja lè”, “Mwen anvi ou”, “Obélémi”, “Mwen malad’aw”, “Karnaval Blues”, “Zouk-la sé sèl médikaman nou ni”.
Pour cet enregistrement en live réalisé en décembre 2018 au Memorial ACTe, le guitariste est accompagné de Mario Canonge au piano, Yoann Danier à la batterie, Régis Thérèse à la basse, Jowee Omicil au saxophone, Jerryka Jacques-Gustave et Raymonia Moko aux chœurs.