14 septembre 2016 – 14 septembre 2023
Ce jeudi, Kariculture célèbre ses 7 ans et, comme chaque année, nous recevons des félicitations de nos lecteurs. Nous vous remercions très chaleureusement. Parmi ces fans, certains vivent dans l’Hexagone et ils saluent mon courage pour être rentrée en Guadeloupe et y apporter ma contribution en proposant un autre média.
En fait, le retour au pays des jeunes Guadeloupéens après leurs études dont certaines personnes parlent aujourd’hui, n’est pas un thème nouveau. Malheureusement, certains jeunes sont repartis, découragés par l’accueil négatif qu’ils ont reçu chez eux ; ils ont préféré construire leur avenir professionnel ailleurs.
Je suis la preuve vivante de ce retour au pays… mais à quel prix! En réalité, les jeunes qui sont sûrs de trouver du travail ou de monter un business qui marche en Guadeloupe sont des enfants de politiciens, de parents-amis-alliés de politiciens, des enfants d’agents et de cadres dans les collectivités ou les organismes publics ou des enfants d’amis d’agents et de cadres dans les collectivités ou les organismes publics.
Dans ces lieux publics, vous demandez à voir Monsieur X, on vous répond que Monsieur X est parti à la retraite mais on vous présente un autre Monsieur X, plus jeune qui s’avère être le fils, le neveu ou le cousin du Monsieur X retraité.
Bref, au fil des ans s’est créée une sorte de “caste” en Guadeloupe.
On parle de concours car c’est obligatoire pour le recrutement d’un agent mais j’ai déjà entendu un élu dire, bien avant les épreuves, que “ses candidats” avaient “déjà réussi” le concours qui n’était qu’une simple formalité…
Par ailleurs, après la “Déclaration de Basse-Terre”, texte signé par les trois exécutifs régionaux de la Guadeloupe, Martinique et Guyane le 1er décembre 1999, on a vu de nombreux indépendantistes et communistes venir demander du travail pour leurs enfants à Lucette Michaux-Chevry, présidente du Conseil régional de la Guadeloupe, à l’époque. On n’aime pas le système de gouvernance mais on y place ses enfants…
En Guadeloupe, les “grands” médias ou les médias qui gagnent de l’argent (notamment grâce aux subventions et aux annonces publicitaires des grandes collectivités) n’appartiennent pas aux Guadeloupéens. Mais que font nos politiciens locaux pour permettre l’émergence de nouveaux médias dirigés par des Guadeloupéens? Rien!
Certains communistes et nationalistes veulent organiser les “Assises de la presse en Guadeloupe”, j’ai envie de rire aux éclats pour ne pas faire un AVC car ce sont leurs enfants qui, selon l’expression créole, “coupent et hachent” notamment au Conseil régional de la Guadeloupe donc leurs dossiers de subventions n’auront aucun mal à être traités, d’autres “mangent à tous les rateliers” pourvu qu’ils y trouvent des billets d’euros de l’État français…
Ces personnes qui veulent maintenant organiser la presse en Guadeloupe – même si elles ont un média ou ont travaillé dans un média – n’ont jamais été des journalistes professionnels c’est-à-dire qu’elles n’ont jamais gagné leur vie en ne faisant que du journalisme. Ces personnes ont ou ont eu un emploi principal, souvent dans la fonction publique. Donc, les problèmes de cette profession en Guadeloupe, elles les ignorent.
Aujourd’hui, certaines sont retraitées et elles perçoivent leur pension de retraite mais à cause de leur proximité avec certains politiciens et à cause de leur voracité, elles raflent encore les conventions avec les collectivités locales, les publicités, les voyages de presse etc. Quelle place laissent-elles aux autres journalistes qui ont créé leur média? Aucune.
De plus en plus, des jeunes de cet archipel iront étudier dans des écoles de journalisme en France hexagonale, au Canada ou ailleurs. Certains retourneront dans l’archipel mais ils ne pourront pas tous être embauchés dans les “grands” médias traditionnels, ils seront obligés de créer leur organe de presse. Que leur proposera ce pays?