Keros-N, le conteur moderne, sort “Grand Cru”

Le 30 octobre 2024, l’artiste urbain guadeloupéen Keros-n a sorti son nouvel album intitulé “Grand Cru” chez les labels 97115 Records et Jutsu Media Group.

FDJ09086bCAprès avoir excellé dans “l’underground” de 2002 à 2011 et après trois albums, un EP et plusieurs singles de 2012 à 2023, Keros-n a marqué de son empreinte le paysage musical. Aujourd’hui, il déclare : “22 ans de savoir-faire sont arrivés à maturation, c’est la quintessence de mon art”. En effet, le Guadeloupéen présente son nouvel album “Grand Cru”, sorti le 30 octobre dernier. Selon lui, cet opus est “une exploration des contrastes entre douceur et amertume, puissance et subtilité”.

“Grand Cru” compte une vingtaine de titres et plusieurs singles ont été proposés au public. On y note la participation de plusieurs artistes connus et peu connus tels que Gato, Nicy, Miky Deng-la, Boy Boy, Jean-Pierre Coquerel, Fanswa Ladrézeau.

Le clip vidéo du premier titre de l’album, “Pèd la Boul”, est sorti le 09 août dernier et a été réalisé par Jima Kanor.

Le 11 octobre dernier, les fans du chanteur ont eu l’occasion d’apprécier le deuxième extrait de l’album intitulé “Love”, produit par Mufasa et interprété avec Warped. Lancé en même temps que le titre, le clip qui a été réalisé par MS Film compte plus de 380 000 vues.

Quant au titre “Fwansé” (Français) dont le clip enregistre plus de 494 000 vues depuis sa sortie le 22 octobre dernier, il est une réponse au vitriol de l’artiste à l’État français concernant les maux dont souffre la Guadeloupe. Il a été réalisé par G-Island.

Originaire de la commune de Sainte-Rose en Guadeloupe, Keros-n fait ses débuts dans le monde musical à l’âge de 6 ans, à l’époque où il assistait aux répétitions du sound-system dont faisait partie sa soeur aînée. Très vite, le garçonnet apprend à improviser, à freestyler et à raconter des histoires qui captivent le public. Les années passent et l’adolescent qui étudie au collège puis au lycée améliore son “art de manier le verbe et de raconter des histoires à travers la musique”.

En 2002, sa rencontre avec Skyso qui possède un studio d’enregistrement, le poussera à écrire ses textes mais il n’oubliera pas son goût pour l’improvisation. L’artiste urbain qui a grandi en écoutant de la musique jamaïcaine sans en comprendre toutes les paroles refuse de se laisser classer dans une catégorie de styles et il affirme que sa musique est un mélange de rythmes: rap (États-Unis), zouk et gwo ka (Guadeloupe) et dancehall (Jamaïque).

Keros-n puise son inspiration dans l’ordinaire, dans ces moments de la vie quotidienne. Il est un observateur attentif de son environnement et de son époque, transformant ses expériences personnelles et celles de ses proches en œuvres universelles qui touchent un public large et diversifié. Ses textes parlent d’identité, de rêves, d’aspirations, mais aussi de résistances et de luttes sociales. Porté par une fibre indépendantiste, il croit fermement que la musique peut éveiller les consciences et jouer un rôle dans le changement social”, peut-on lire dans sa biographie. Ses fans se souviennent du titre “Black” (2017, album “Bipolaire”) dans lequel il raconte “l’histoire complexe et souvent douloureuse des Antilles”

Par ailleurs, dans son projet musical, Keros-n milite aussi pour que soit mise en avant la création artistique dans les zones rurales – notamment dans la commune de Sainte-Rose – souvent oubliées, d’où la création du collectif “Russi-La” avec Nicy, Miky Ding-la, Shabba et Archi.

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