Une idée de flânerie durant ces grandes vacances en août : la découverte d’oeuvres d’artistes de rues qui ornent de plus en plus les devantures et les rideaux métalliques de magasins en Guadeloupe. C’est une nouvelle manière de promouvoir cette discipline artistique et une nouvelle source de revenus pour ces artistes.
De plus en plus, l’art envahit nos rues. Cette tendance a d’abord commencé avec des fresques sur des murs d’immeubles, il s’agissait souvent de commandes de municipalités, de bailleurs sociaux, d’organismes publics ou de grandes entreprises. Par exemple, on peut admirer les portraits de champions sportifs guadeloupéens sur un mur d’un parking à Pointe-à-Pitre… Les noms ou surnoms des artistes sont maintenant connus: Pacman, Pwoz, Black Bird, Steek (qui a remporté, en juillet dernier, le 1er prix au Championnat de Monde de Bodypainting en Autriche, pour la 2e fois consécutive), Osons, Mash etc.
Depuis quelque temps, ce sont les commerçants qui sollicitent ces artistes pour décorer les devantures ou les rideaux métalliques de leurs magasins. En effet, en se promenant dans les rues commerçantes des villes et communes de Guadeloupe, on est surpris du nombre croissant d’oeuvres d’art réalisés par les artistes de rue. Pour faire cette agréable découverte, il est préférable de se promener dans les rues à pied ou en voiture quand les commerces sont fermés et qu’il n’y a pas beaucoup de monde ; les meilleurs moments sont le dimanche et les jours fériés. Cette visite d’oeuvres d’art en plein air peut se faire aussi à la tombée de la nuit mais rien ne vaut la lumière du jour…
La femme belle et élégante est l’un des sujets préférés de nos artistes; ils la représentent souvent sur des boutiques de vêtements féminins, des commerces de produits capillaires et cosmétiques, des salons de coiffure, des parfumeries, des bars etc… Quant aux couleurs, elles sont plutôt vives comme le rouge, le orange…
Une nouvelle source de revenus
Il y a encore quelques années, les propriétaires de boutiques gardaient leurs rideaux vierges; seules les enseignes avec le nom de ces commerces apportaient un peu de créativité. Il faut dire que les tags qualifiés de “sauvages” (qui existent toujours) avaient donné une mauvaise réputation à ces artistes qui utilisent la peinture en bombe. Les autorités ont essayé de les combattre notamment avec des lois souvent sans succès, les auteurs souvent n’étaient pas retrouvés et il fallait alors repeindre les surfaces ce qui coûtait cher.
Depuis, les artistes de rues ont démontré que leur art n’est pas seulement ce que d’aucuns appellent des “salissures”. Ils ont montré qu’ils savaient aussi peindre de véritables oeuvres d’art avec leurs bombes et non des pinceaux. Maintenant, certains exposent aussi dans des salles, des foires, c’est-à-dire dans des lieux fermés.
Localement, des manifestations comme le Festival International du Graffiti et du Street Art de la Guadeloupe dont la 8e édition s’est déroulée du 22 juin au 1er juillet dernier avec des invités venus de divers pays ont contribué à faire accepter le street art par le public. L’an dernier, plusieurs municipalités ont d’ailleurs mis des murs à la disposition des artistes qui ont montré leur talent en direct et en présence de nombreux spectateurs. Cette manifestation a ainsi connu un vif succès.
La réalisation de fresques sur les devantures et les rideaux métalliques des magasins représente pour les artistes de rue un nouveau moyen de promouvoir leur discipline et de gagner leur vie.