André Pétricien alias Tony Delsham est mort le 16 juillet dernier à l’âge de 78 ans. Celui qui a d’abord voulu devenir militaire comme son père a finalement choisi la plume comme arme.
En 1970, de retour en Martinique après un séjour en France hexagonale, le jeune homme a comme objectif de dénoncer l’“aliénation de la pensée créole” qu’il constate dans son île natale.
L’écrivain ne quitte plus sa machine à écrire puis son ordinateur. Au cours de sa carrière, Tony Delsham publie plus d’une vingtaine de romans en Martinique (et non à Paris) avec la maison d’édition MGG (Martinique, Guadeloupe, Guyane) qu’il fonde en 1972 et qui devient en 1999 Martinique Éditions. Notons que son premier roman, intitulé “Le Salopard”, est publié à Paris aux Presses de la Circex, en 1971, l’auteur a 25 ans.
Tony Delsham aborde des sujets très actuels dans ses écrits. Beaucoup se souviennent de “Papa, est-ce que je peux venir mourir à la maison?”, ce roman paru en 1997 qui traite du fléau de la drogue touchant la jeunesse martiniquaise. Le réalisateur guadeloupéen Christian Lara adapte ce livre pour la télévision en 2001.
En 2005, Tony Delsham est le lauréat du prix littéraire Fètkann-Maryse Condé dans la catégorie “Mémoire”
pour “Le Fromager”, le 3e tome de son roman intitulé “Filiation”.
L’auteur écrit aussi un essai (Cénesthésie et l’urgence d’être, 2005) et des pièces de théâtre. Ainsi, après être devenu un téléfilm, son célèbre roman “Papa, est-ce que je peux venir mourir à la maison?” devient une pièce de théâtre et sera jouée en 1999 dans la Caraïbe (Martinique, Guadeloupe et Sainte-Lucie), en Europe (France hexagonale) et en Amérique du Nord (Canada).
L’écrivain publie des bandes dessinées dont “Le Retour de Monsieur Coutcha” avec des dessins de l’écrivain Patrick Chamoiseau (MGG, 1984).
Tony Delsham se consacre également au journalisme en créant Martinique Hebdo (1972) et en devenant le rédacteur en chef du Naïf (1975) et d’Antilla (1990).