C’est avec beaucoup de tristesse que le monde de la culture, plus précisémment de la musique gwoka et du carnaval ainsi que le monde du sport ont appris la disparition de Léon Leborgne, survenue le 24 septembre dernier.
Kariculture l’avait rencontré en mai 2019 alors nous faisions un reportage dans Pointe-à-Pitre sur le World Kréyol Art Festival. En passant par la rue Raspail, l’artiste peintre Patricia Barchant et moi-même sommes rentrées dans le local de l’association 50/50 par curiosité, Léon Leborgne nous a reçues chaleureusement et nous a dit qu’il était très attaché à cette association culturelle, qu’il logeait dorénavant sur place avec sa famille pour se consacrer pleinement à sa mission, il nous a montré les quelques objets d’artisanat déjà exposés dans ce local qu’il était en train d’aménager, il nous a également demandé d’intégrer le groupe de carnaval car il voulait que les femmes soient plus nombreuses pour participer au nouveau rayonnement qu’il comptait – avec sa compagne et tous les membres de l’association – redonner à Senkant-la (50/50).
Je n’ai pas fait partie du groupe car, tous les dimanches, dès le mois de janvier, je devais faire des reportages sur tous les défilés de groupes à peau (gwoup a po) dans les rues de Pointe-à-Pitre et Abymes mais Patricia Barchant a participé aux entraînements musicaux du groupe de carnaval et elle se disait séduite par la musique de 50/50 qu’elle trouvait différente des autres, elle a aussi défilé avec la formation pendant quelques dimanches… Léon Leborgne et moi avions rendez-vous pour une interview mais il avait eu imprévu et nous devions nous revoir, puis le confinement est arrivé… C’est la vie! Souhaitons que les autres membres reprennent le flambeau afin que 50/50 ne disparaisse pas du paysage carnavalesque guadeloupéen.
Le Kolèktif Mas Kiltirèl (KMK) qui regroupe 26 groupes de carnaval Mas a Po a également rendu hommage à Léon Leborgne, l’artisan, l’artiste, le musicien, président de 50/50 et membre du KMK : “(…) tu as voué ta vie à tes proches, aux activités populaires, sportives, culturelles avec une certaine idée du pays, une vision de la culture. Tu voulais que l’action collective des groupes de la mouvance des Mas a Po réussisse. Pour le KMK, tu t’es engagé. Tu as fait. (…) Léon, on nonm djòk, au franc parlé souvent dérangeant, voire gênant (…) Léon, un guerrier, combattant, engagé avec de grandes ambitions (…)”