L’oeuvre “Ôde à la Créolité” vandalisée à Basse-Terre

Photo: Évelyne Chaville

À Basse-Terre, la “rue du Nègre sans Peur” est cette petite rue très étroite, jadis empruntée par beaucoup de véhicules pour échapper aux embouteillages, et qui a été rendue uniquement piétonne par la nouvelle municipalité. On y trouve l’une des plus anciennes constructions de la ville de Basse-Terre – la célèbre maison Coquille ou maison Turlet – datant du 18e siècle et classée aux Monuments historiques en 1990.

Ôde à la Créolité-Octobre 2024-15c

C’est dans ce lieu chargé d’histoire que l’oeuvre du graffeur Yeswoo, originaire de Rennes (Bretagne, France hexagonale) et installé depuis quelques années à Capesterre Belle-Eau (Guadeloupe), ainsi que du plasticien Jean-Marc Louis a vu le jour lors de la première édition du Festival “Patrimoines en Lumières” qui s’est tenu du 2 au 5 mai dernier dans le chef-lieu.

Les passants qui s’étaient habitués à cette oeuvre, intitulée “Ôde à la Créolité”, ont constaté que, depuis quelques semaines déjà, celle-ci a été vandalisée par des inconnus. En effet, deux des trois statues en bois (qui représentent des mâts de bateau) ont été arrachées de leur socle en béton et ont disparu.

Ôde à la Créolité-Octobre 2024-17c

Le thème de cette oeuvre, curatée par Nefta : les peuples qui se sont installés dans le chef-lieu et plus largement en Guadeloupe… autrement dit la colonisation qui a donné ce peuple créolisé, métissé.

Pour le moment, on ignore si l’oeuvre sera “réparée” et si des mesures seront prises pour éviter qu’elle ne soit à nouveau détériorée, comme par exemple la réalisation des fameuses statues en métal et une fixation au sol plus solide. Mais sans caméra, il paraît plutôt difficile de protéger cette oeuvre, “Ôde à la Créolité”, qui se trouve dans un espace public sans voisinage contre ceux qui pensent qu’il s’agit d’un gaspillage d’argent parce qu’ils ne comprenent peut-être pas sa signification.