En 2009, les deux artistes plasticiens ont proposé au public “Connivence 1” qui a eu un grand succès. Dix ans plus tard, le père et le fils reviennent avec “Connivence 2” qui sera montrée au Fort Fleur d’Épée au Gosier (Guadeloupe) du 20 décembre prochain au 6 janvier 2020.
“On ne voit bien qu’avec le coeur. L’essentiel est invisible pour les yeux.” Cette citation extraite du célèbre roman “Le Petit Prince” de l’écrivain et aviateur français Antoine de St-Exupéry paru en 1943 peut, selon Lucien et Olivier Léogane, résumer leur démarche concernant “Connivence 2”. En effet, les deux artistes invitent le public à regarder les “petites choses, celles qui souvent, passent inaperçues. Cette citation a encore plus de sens aujourd’hui dans une société éternellement changeante où tout va toujours plus vite”. Et le père et le fils s’interrogent ensemble : “Ne devrions-nous pas concentrer notre esprit sur les petits détails et leur donner la place qu’ils méritent? Ne devrions-nous pas éviter de se laisser emporter au gré des vagues et des courants que nous imposent notre société contemporaine?”. Et l’on apprend qu’à travers “Connivence 2”, tous deux invitent les amateurs de l’art ainsi que les novices qui viendront au Fort Fleur d’Épée dans la commune du Gosier à faire un “voyage intérieur” et les incitent à “apprivoiser l’invisible”. On sait d’ores et déjà que les deux plasticiens ont utilisé la couleur d’une façon subtile et ont assemblé des formes géométriques d’une façon particulière afin que les visiteurs partent à la recherche de cet invisible…
De son côté, la critique d’art Nathalie Hainaut qui suit le travail de ces deux artistes depuis plusieurs années donne plus de détails sur cette exposition. Ainsi dans sa critique intitulée “Connivence 2 ou les zones de synergie”, elle écrit : “Connivence 2″ relie aussi deux pratiques plastiques : l’huile sur papier pour le père, Lucien Léogane et les techniques mixtes pour Olivier, le fils. Trente œuvres sur papier et quelques tableaux réalisés respectivement dans leur atelier, à Montréal pour Olivier et à Grand-Bois pour Lucien, vont dialoguer, faire suite et se nourrir mutuellement”.
“Koukara” pour Lucien Léogane, “Horagai” pour Olivier Léogane
Rappelons que Lucien Léogane est aujourd’hui un enseignant à la retraite de 68 ans. Guidé par le peintre Adolphe, il a découvert la peinture au cours de son adolescence et, après son baccalauréat, il a fait des études d’art à l’Université de La Sorbonne à Paris. En 1988, avec le plasticien Klodi Cancelier, il crée “Koukara”, un mouvement artistique destiné à promouvoir les artistes plasticiens et leurs arts en Guadeloupe et dans le monde entier. Outre la Guadeloupe, depuis 1987, Lucien Léogane a déjà exposé ses oeuvres dans plusieurs îles de la Caraïbe (Porto Rico, République dominicaine, Sainte-Lucie, Curaçao, Trinidad et Tobago, Barbade, Cuba, Saint-Martin, Martinique) ainsi qu’en France hexagonale, aux États-Unis, au Canada, au Brésil. “Je m’intéresse à l’énergie dans la peinture, je canalise cette énergie. Je suis passé du réalisme au surréalisme, puis à un style non figuratif à tendance symboliste. Je crois que mon chemin est allé sans cesse du visible à l’invisible et qu’avec les années, la part de l’impalpable se fait plus grande. Ma voie artistique est de plus en plus claire, dirigée vers la lumière…”, affirme-t-il.
Quant à son fils Olivier Léogane qui est né à Paris, il a choisi de s’installer au Canada. Artiste peintre autodidacte, il a d’abord connu la discipline par le “street art” et le graffiti. Il a baptisé son art “Horagai”. “Cette technique intuitive allie spontanéité, explosivité et relief en même temps. La répétition de motifs géométriques laisse une trace modelée sur le support et offre un résultat tout simplement déroutant où, couleur et forme sont en parfaite harmonie, et du mouvement de cette succession de motifs naît une émotion”, peut-on lire dans sa biographie. Aujourd’hui, Olivier Léogane organise des événements artistiques pour la promotion des arts à Montréal, sa ville d’adoption, et il a déjà exposé ses créations à New York, Paris et Florence.
Après le succès de “Connivence 1”, organisée en 2009, le père et le fils attendent un public nombreux pour découvrir pendant dix-huit jours “Connivence 2”, cette exposition de peinture pensée à deux.