Ce spectacle, organisé au Mémorial ACTe dans le cadre du 171e anniversaire de l’Abolition de l’Esclavage en Guadeloupe, mêlait chant, musique, danse, théâtre et histoire.
Comme chaque année, le Mémorial ACTe a commémoré l’Abolition de l’Esclavage qui a eu lieu en Guadeloupe le 27 mai 1848. Pour célébrer le 171e anniversaire de cet événement historique, le Centre d’Expressions et de Mémoire de la Traite des Noirs transatlantique et de l’Esclavage a reçu un spectacle mêlant chant, musique, danse et théâtre intitulé “Mé 67, Abominasyon, kònné” retraçant le massacre de Guadeloupéens par des forces armées lors d’une grève d’ouvriers de la canne à Pointe-à-Pitre en mai 1967 pour obtenir une augmentation de salaire.
Cette fresque historique, créée par la chorégraphe guadeloupéenne Raymonde Pater Torin, a débuté à 15h00 sur la Place de la Victoire, là où les premiers coups de feu ont été tirés il y a aujourd’hui 52 ans, puis le cortège s’est dirigé vers le MACTe au son des tambours et des conques de lambi. Le spectacle s’est poursuivi jusqu’à 17h30 sur la grande Place de la Commémoration devant un public très attentif composé, entre autres, de personnes ayant vécu ce fait sanglant et de jeunes qui ont découvert ce massacre de mai 1967 qui est toujours entouré de nombreux mystères (nombre exact de morts, noms des personnes tuées etc.) dû notamment au mutisme et à la peur de la population à cette époque… La foule a été invitée à lancer à la mer des fleurs en mémoire des ancêtres esclaves et des victimes de 1967. Pour terminer, les spectateurs se sont joints aux musiciens et acteurs pour effectuer un défilé sur le site…
Plusieurs associations culturelles ont participé à “Mé 67, Abominasyon, kònné” : Kamodjaka, Akadémiduka, Klé-la (très connue dans le milieu du carnaval dans l’île), Koklaya, Bannelokamao et Aka-Kamo. À noter que cette représentation était accessible aux sourds et malentendants.