Du 12 mars au 17 avril 2021, le photographe guadeloupéen présente “Anima” à Dothémare action SA situé au parc d’activités La Providence aux Abymes. Il s’agit d’une recherche photographique pour mieux comprendre les causes profondes qui peuvent rendre complexes les relations entre hommes et femmes en Guadeloupe et ailleurs.
À travers cette exposition, Nicolas Nabajoth nous fait découvrir différents portraits de femmes créoles et il s’interroge sur “les relations sociales entre hommes et femmes”. “Entre la réalité de son noyau familial et du brouhaha sociétal qui a tendance à libérer la femme indépendante et enterrer le père prétendument absent, l’artiste s’est intéressé à l’émancipation des femmes, mais aussi des hommes” (…) ,”L’ambition de cette recherche photographique délicate est de mieux comprendre les causes profondes qui peuvent rendre complexes les relations entre hommes et femmes sous nos latitudes, et peut-être même ailleurs”, précise le dossier de presse du photographe.
Ce nouveau travail de l’artiste qui a plusieurs expositions à son actif dans l’archipel et dans l’Hexagone a été mis en scène avec l’aide de Pascal Catayée et est divisé en 5 tableaux composés : de 20 impressions de figures de femmes du Tout-monde avec des proverbes créoles, africains et français au sujet de la femme ; 30 clichés noir et blanc de format 110 x 70 cm ; d’oeuvres de deux artistes plasticiennes Daëna Ladéesse et Judith Tchakpa ; d’une installation intitulée “Konstwi sa ou yé” et d’une vidéo dénommée “Atmosphère”, qui est une compilation de lutte féminine actuelle dans le monde entre 2008 et 2020.
Nicolas Nabajoth qui a grandi au sein d’une famille composée de sa mère, son père et de ses quatre frères – donc où les hommes étaient plus nombreux – déclare cependant que ce sont les femmes qui ont accompagné ses “premières formations dans la vie” mais que les hommes étaient “rarement démissionnaires”. Il faut dire que traditionnellement dans notre société les hommes brillent par leur absence même si la nouvelle génération d’hommes s’efforce de changer cette image négative… “Cette immersion dans un monde de femmes a inconsciemment contribué à façonner mon image innée des femmes. C’est-à-dire les représentations que je me fais d’elles dans mon imaginaire. Karl Jung parle aussi de part féminine de l’homme. C’est une notion qui m’était jusqu’à présent inconnue. Je découvre alors le concept de l’animus et de l’anima, qui a fini par inspirer le titre de cette recherche photographique (…)”, explique-t-il.
L’auteur a effectué des recherches sur des femmes en Afrique, Asie, Europe et en Amérique, notamment dans la Caraïbe qui est aussi un “métissage” de ces 3 premiers continents afin de comprendre “ces évolutions des identités féminines contemporaines”. Il a consulté différents ouvrages sur l’éducation des filles et des garçons aux Antilles françaises, sur les proverbes sur le genre en Afrique et ailleurs ainsi que sur le féminisme. “Ainsi, après “Homo Actum” (Actes d’Hommes) présenté aux “Photaumnales” à Beauvais en 2017, qui propose de partir à la recherche de ces hommes, ces pères absents, à travers la mise en lumière des actes qu’ils réalisent au quotidien, “Anima” vient compléter mon introspection de Franco-Caribéen pour explorer les héritages de ma mère, de mes tantes, cousines, amies, amantes… des femmes créoles”, déclare l’artiste qui, depuis 2019, fait partie du réseau “Art des Caraïbes-Amériques” qui partage les connaissances et les oeuvres des artistes caribéens.
Le vernissage de l’exposition “Anima” aura lieu le jeudi 11 mars prochain de 19h00 à 23h00 avec la présence de DJ Beatsoul & DJ Stan-Ley, la réalisation d’un happening “Émoi Créations” avec Judith Tchakpa et des performances (Lucie Besle and more). Vu l’instauration du couvre-feu de 22h00 à 5h00 actuellement dans l’archipel, des changements sont à prévoir…
Par ailleurs, au cours de cette manifestation qui dure plus d’un mois, sont prévues deux autres nocturnes ainsi qu’une table ronde ayant pour thème : “Quelles relations concrètes, dans nos vies quotidiennes sont engendrées à partir de l’idée d’une identité incluant la part masculine et féminine dans chaque individu?”