À Saint-Vincent et les Grenadines, mars est le “Mois des Héros et du Patrimoine Nationaux”. À cette occasion, La Fondation du Patrimoine Garifuna organise, depuis plusieurs années, une série de manifestations afin de promouvoir, notamment l’histoire et la culture du peuple garifuna. Cette année, les manifestations sont programmées du 8 au 24 mars.
Les Garifunas sont ce peuple unique issu du métissage entre les Amérindiens (Arawaks et Calinagos) et les Africains au 17e siècle. L’histoire la plus connue peut se résumer par ces quelques phrases mais parfois les dates sont différentes.
En 1675, un bateau négrier hollandais fit naufrage entre Saint-Vincent et Béquia. Aucun Européen ne survécut mais de nombreux Africains nagèrent jusqu’au rivage. Ils furent acceptés par les Caraïbes puis autorisés à épouser leurs femmes. Leur descendance métissée très nombreuse fut appelée les Caraïbes Noirs (Black Caribs), différente des Caraïbes indigènes appelés les Caraïbes Jaunes (Yellow Caribs).
En 1770, pour la première fois, les Caraïbes permirent à des colons européens – des Français – de s’installer à Saint-Vincent car ils ne revendiquèrent pas leur île comme le firent les Anglais… Malheureusement, par le Traité de Paris de 1783, la France céda Saint-Vincent à la Grande-Bretagne. Cette décision provoqua de nombreuses révoltes de Caraïbes. En 1795, avec l’aide des Français, les Caraïbes Jaunes et les Caraïbes Noirs tuèrent de nombreux colons britanniques. Au cours d’un duel avec le commandant anglais Alexandre Leith, Chatoyer/Chattawae, le chef des Caraïbes Noirs trouva la mort.
L’armée anglaise mata les rebelles et déporta près de 5 000 Caraïbes sur l’île de Roatán au Honduras, en 1797. Quelques Caraïbes qui ne participèrent pas à la révolte furent conduits à Sandy Bay situé sur la côte nord-est de Saint-Vincent.
Collecter et diffuser l’information
Selon La Fondation du Patrimoine Garifuna qui a été créée en 2001 à Saint-Vincent et les Grenadines, “il y a cependant différents courants de pensée concernant la manière dont les Africains sont venus à Saint-Vincent. Il y a aussi beaucoup d’informations qui doivent être documentées concernant les Amérindiens, Arawaks et Calinagos, et leur relation avec Saint-Vincent et les Antilles. Ce qui a été documenté, cependant, c’est l’incursion des Européens, principalement des Britanniques et des Français, sur l’île de Saint-Vincent pendant leur époque d’expansion coloniale dans la Caraïbe et comment cela a eu un impact sur les peuples Calinago et Garifuna”.
Le 18 mai 2001, la langue, la musique et la danse garifuna ont été proclamées “chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité” par l’UNESCO grâce au travail du Conseil National Garifuna de Bélize.
D’après le Centre International de Recherche Garifuna (IGRC), “la culture garifuna, qui a apporté une formidable contribution au paysage économique, social et politique de l’Amérique centrale et de la Caraïbe, a attiré des chercheurs d’universités et d’autres institutions du monde entier dans les domaines de l’anthropologie, de l’histoire, de l’archéologie et de la musique, entre autres. Cependant, cette recherche n’est pas facilement accessible au peuple Garifuna lui-même (…)”.
Ses objectifs sont de collecter des copies physiques et virtuelles de tous les arts, l’artisanat et technologies garifunas, de la documentation sur les recherches concernant le patrimoine et la culture garifuna et de les diffuser auprès des différentes communautés garifuna à Yurumei (ancien nom de Saint-Vincent et les Grenadines considérées comme la terre ancestrale) et de la diaspora vivant au Honduras, au Nicaragua, à Bélize, au Guatémala etc.
PROGRAMMES DES ÉVÉNEMENTS