Ce dimanche 5 mars, la Guadeloupe a appris la triste nouvelle de la mort de Sylviane Telchid à l’âge de 81 ans. Née le 17 septembre 1941 à Capesterre Belle-Eau dans une famille de douze enfants, cette enseignante et écrivaine s’est battue toute sa vie pour que la langue créole soit parlée sans complexe, écrite et respectée.
Son combat commence à l’âge de 35 ans (1976) alors que le Créole est interdit dans les écoles quand Hector Poulet (professeur de mathématiques) la sollicite parce qu’il souhaite dispenser des cours de soutien en créole. En 1983, alors que l’archipel est secoué par une “vague indépendantiste”, le créole entre officiellement au collège de Capesterre Belle-Eau ce qui divise la communauté scolaire ; certains parents très réticents se demandent ce que leurs enfants vont bien pouvoir faire plus tard de ces cours de créole…
L’année suivante, est publié le premier dictionnaire créole-français. Puis, plusieurs écrits, signés Sylviane Telchid et Hector Poullet ou Sylviane Telchid seule, suivront comme des dictionnaires, des textes destinés à l’enseignement de la langue dans les écoles, des traductions d’oeuvres françaises en créole, des adaptations en créole d’oeuvres de la littérature française et étrangère pour le théâtre.
Il y a vingt ans (2003), Sylviane Telchid qui est retraitée de l’Éducation Nationale, décide de traduire la Bible en créole.
De son vivant, cette spécialiste du créole a été honorée notamment par le Lycée Gerville-Réache à Basse-Terre, en 2008, où la salle Langues et cultures régionales porte son nom et par sa commune natale, Capesterre Belle-Eau, en 2014, où un collège porte également son nom.